Chapitre 1 : Battre le fer tant qu'il est chaud.
Aujourd'hui encore, dans un petit village du sud, ce sont les rires d'enfants qui peignent le fond sonore. Des rires malicieux et pleins d'avenir. C'est un petit village, une cinquantaine d'habitants tout au plus. Ici, les gens vivent simplement. L'élevage, la cueillette, la pêche... rien ici ne représente une vie compliquée et mouvementée. Ses habitants, bien que loin de la vie des citadins, sont pourtant satisfaits de leurs habitudes. Le bruissement des frênes au petits matin remplacent tranquillement le bruit incessant des roues de diligences nobles; le travail humble des villageois n'a rien à envier aux plus riches marchands de Bonta; et par dessus tout, le destin prometteur des plus jeunes d'entre eux, vaut bien celui des plus grandes légendes du royaume.
C'est dans ce tableau paisible que nous rencontrons pour la toute première fois, celui qui va voir sa vie basculer du tout au tout. Un jeune garçon qui n'avait pourtant rien de spécial mais qui, par la force des choses, devra tout faire pour avancer et poursuivre ses rêves.
Sensy tombe sur le sol
-"Aïïïïïeuuuh" gémissait-il pendant qu'une ombre se dessinait à se pieds. A sa base, un Iop à la carrure imposante se tenait, une main tendu vers le jeune garçon et l'autre tenant une épée de boisaille.
-"Tu n'as pas trop mal ?" dit-il en riant.
"aller, relève toi, c'est finis pour aujourd'hui". Sensy attrapa sa main et se releva. Il le regarda avec un air inquiet.
-"Dit papa... tu penses que je deviendrais aussi fort que toi un jour ?". Le grand Iop, bien qu'étonné, finit par esquissé un sourire et poser sa main sur la tête du petit.
-"Un jour, tu pourras soulever un Scarafeuille d'une seule main !" Il se mit à rire fortement.
-"Comme si ça pouvait arriver !" répondit Sensy en faisant mine de s'énerver.
Dans ce foyer vivaient donc quatre personnes. Vous connaissez maintenant Sensy âgé de huit ans et Aaren un Iop qui se trouve être son père adoptif et retraité de l'armée royale. Avec eux, habitaient Death un petit graçon à peine plus jeune que Sensy, lui aussi adopté, et Karine une Eniripsa, Femme d'Aaren ainsi qu’horticultrice du village. Tous ensemble écoulaient des jours paisibles et heureux, les plus jeunes oubliant les souvenir d'un passé tragique, et les seconds réalisant un rêve qu'il n'on pu qu'entrevoir.
Aaren, devenu forgeron du village, passait le plus clair de son temps à travailler ou à entraîner ses fils adoptifs. Il était la force brut du village et n'hésitait pas à aider les seniors lorsqu'ils en avaient besoin. Mal grès son tempérament de Iop, son cœur était rempli de bonne intentions. Karine était une Eniripsa farouche et explosive. Toujours à la recherche d'aventure, elle ne su trouver de la douceur qu'après son mariage avec notre grand costaud et l'adoption de ses deux précieux joyaux.
En fin d'après-midi, comme à son habitude, Aaren partait couper le bois qui servirait à cuire le dîner et remplir la réserve de l'hiver prochain. Il emmenait avec lui Sensy, l'aîné de la maison qui était pour l'instant le seul à pouvoir l'accompagner dans une telle tâche.
Un craquement d'arbre résonne dans le bois, un frêne s'abat aux pieds du Iop.
-"Voila, avec ça on devrait bien en avoir assez. Aide moi à monter ça dans la charrette Sensy." Le jeune garçon acquiesça d'un hochement de tête et saisit de ses deux mains le frêne abattu qu'Aaren n'avait aucune difficulté à porter d'un bras.
"Aller, on rentre vite, ta maman nous prépare ton plat préféré !" dit-il en souriant.
-"Du bouftou grillé ?!" Demanda Sensy alors que son ventre commençait à crier famine.
-"Oui, et avec ça..." Aaren fut interrompu dans sa réponse. Quelque chose venait de provoquer un ancien réflexe, sa main venait de se poser instinctivement sur la garde de son épée. Une brindille craque, un souffle menaçant se mêle à la brise, un regard pesant s'immisce dans son esprit.
-"Recule..." Dit-il à son fils qui ne comprenait pas la situation. Il plaça un bras devant Sensy, et se retourna...
-"papa ?" répondit le jeune garçon d'une voie frémissante avant que ses yeux ne s'écarquillent d'étonnement.
Un dragoss se tenait là, devant eux. Prédateur redoutable, fils d'Osamodas lui-même, créature responsable de la destruction d'un village entier et de sa population. Mais que faisait-il ici ? Aaren ne pouvait pas vraiment se poser la question car le danger planait au dessus de lui mais par dessus tout au dessus de son fils.
Puis le temps finit par se distorde. En une seconde, une multitude de signaux se propageaient dans l'atmosphère : Un craquement, un cris, le métal qui résonne, la chair qui se déchire...
Aaren avait réagis en bon guerrier, d'un bond il se précipita sur la bête et invoqua puissance de son clan. la bête s'effondra aussitôt dans un rugissement bestial, un son que le guerrier connaissait bien.
*il appel à l'aide...* pensa t'il. Il saisit alors son fils par le bras, le jeta sur son dos et se mit à courir en direction du village. Ils n'étaient pas poursuivis, ces bêtes n'étaient pas de nature rapides, et ne se déplaçaient pas aisément dans les bois. Ils finirent par arriver chez eux. Aaren se précipita alors vers la maison du chef du village pour lui expliquer la situation.
Le sud d'Amakna, et plus particulièrement proche de la plaine des scarafeuille est un endroit où il fait bon vivre. Les créatures ne sont pas dangereuses et mal grès la présence du territoire des dragoeufs, ces monstres ne sortaient jamais de leur territoire, cette journée avait fait exception, et il y avait une raison à cela.
Le lendemain, alors que le conseil du village se tenait pour cette situation d'urgence, Aaren prit la parole.
-"Il faut faire quelque chose ! Nous sommes tous en danger, si effectivement les Dragoeufs sortent de leur territoire..." Le chef lui coupa la parole
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"c'est insensé ! Ça ne peut être qu'une coïncidence ou une exception, et puis qu'est-ce que nous pourrions y faire ?" répliqua t'il en haussant les épaules.
-"ce que nous pouvons y faire ? Nous devons les repoussés ! Prévenir le roi !" Répondit-il Abasourdis par ce que le chef venait de lui dire.
-"Ecoutez Aaren, je sais que les Iop ont tendance à avoir le sang chaud, mais de là à prévenir l'armée royale... Vous avez éliminer la bête, je suis sûr que tout se passera bien...". D'un coup, le grand guerrier se leva en fracassant la table de colère.
-"vous êtes tous des lâches !" cria t'il avant de se retourner et de partir.
Aaren connaissait bien ces monstres. Dangereux et meurtriers, nés de l'arrogance d'un clan dont la folie s'était emparé. Mais il était sûr d'une chose, ce Dragoss n'avait pas pousser de cris de détresse pour rien, il y en avait d'autres.
A son retour au foyer familial, il expliqua la situation à sa femme qui entrepris tout de suite de rédiger une lettre à la cours royale, à fin de demander de l'aide. Mais ce couple n'allait pas attendre que leurs enfants servent de dîner aux monstres, ils avaient déjà pris leur décision, ils iraient les défaire eux-même.
Au petit matin, c'est le bruit d'une côte de maille qui réveilla Sensy. Il se leva tout en se frottant les yeux puis marcha en direction de la salle principale où il aperçut son père adoptif, vêtu de son ancienne armure de soldat.
-"Qu'es'tu fait papa..." dit-il, encore à moitié endormis.
-"Sensy..." Aaren s'agenouilla et posa délicatement sa main sur la tête de son fils. Au même moment, c'est Karine qui fit son apparition, elle aussi vêtue d'un uniforme de combat artisanal plus léger.
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"Sensy, nous allons sortir un moment" dit-elle en souriant à son fils, comme pour le rassurer.
-"Mais vous allez où ?" demanda le petit garçons. Les deux parents se regardèrent tristement.
-"Ta mère et moi allons nous promener prêt de fleuve, mais tu ne peux pas venir, tu sais que c'est un endroit dangereux !". Le petit garçon se frottait une nouvelle fois les yeux, sans réellement se poser de questions sur le fait que ses parents soient en tenue de combat.
-"mais vous revenez quand ?" Questionna t'il alors que ses parents ne savaient trop quoi répondre. Aaren regarda alors son fils dans les yeux.
-"Ecoute Sensy, nous reviendrons vite, en attendant je veux que tu t'occupe de ton petit frère et de la forge..." puis c'est Karine qui pris la parole
-"et si quelque chose ne va pas, demande de l'aide aux voisins c'est bien compris ?" dit-elle alors qu'une larme se dessinait peu à peu dans le bas de son oeil.
-"oui m'man" répondit-il.
Aaren se releva alors
-"Mon fils, tu es un bon garçon, nul doute que tu ne deviendras fort. Alors en attendant mon retour, continu de t'entraîner. tu es comme le fer Sensy, le fer chaud... et tu sais ce qu'il faut faire avec le fer Chaud ?" Sensy regarda alors son père sans vraiment comprendre pourquoi il lui disait tout ça, mais la réponse, il la connaissait.
-"Il faut le battre" répondit-il.
-"oui mon fils, battre le fer tant qu'il est chaud. Et tant que tu vis, tu ne dois cesser de t'améliorer".
Aaren savait qu'ils ne reviendraient probablement pas de cette mission dangereuse, mais pour le bien de ses enfants, sa propre vie importait peu. Il pris alors son fils dans ses bras, et sans trembler partis en direction de la porte. Karine n'avait pas ce courage, elle savait que, si elle faisait de même, elle ne pourrait quitter ses fils et fondrait en larme elle se contenta donc d'un au revoir sans oublier de dire à son garçon combien elle l'aimait, lui et son frère.
La porte se ferme, une larme tombe au sol, le temps semble s'arrêter une fois de plus.
"Nous vous aimons tellement...".
Aujourd'hui, dans un petit village du sud, les rires d'enfants semblent avoir disparus. Les douces lueurs du printemps prennent un aspect ironique comme pour se moquer de la violence de ce monde. La petite rivière qui borde les habitation n'a pas su égaler les flots de larmes qui coulaient ce jour là. Tout le monde gravait ce moment dans leur mémoire car aujourd'hui, par amour pour leurs enfants, un couple venait de sauver tout un village en payant de leurs vies.
Premier chapitre : FIN